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Catégorie : Vendanges

Vendanges 2017 : à vos marques, prêts, partez…

Vendanges 2017 : à vos marques, prêts, partez…

Fin août… sur le qui-vive…

« Il fait une chaleur incroyable. C’est sûr, ça va craquer ». On scrute le ciel. Les prévisions annoncent de la pluie pour la semaine prochaine mais il est encore un peu tôt pour ramasser.

Alors on attend, comme avant un match, le moment crucial où l’on pourra récolter les fruits d’une année de labeur. C’est l’unique occasion que la nature nous donne de transformer l’essai. Il ne faut pas se tromper. On goûte les baies une dernière fois. Les peaux sont mûres, le jus est sucré, les pépins ne laissent pas d’amertume.

Ça y est. La machine est réservée, les sécateurs sont prêts, on ne peut plus faire marche arrière. On prend une grande inspiration et le 30 août c’est le top départ. On s’élance dans les rangs pour ramasser les Sauvignons qui n’ont pas gelé. Quelques secondes de distraction… on se remémore que les vendanges n’avaient pas commencé si tôt depuis 2003…et on se replonge aussitôt dans la course.

Tout s’enchaîne : sémillon, muscadelle, chenin… puis les cépages rouges dans la foulée : merlot, malbec, et le sprint s’achève par les cabernets franc et sauvignon.

Clap de fin le 25 septembre. Un tiers de la superficie a été ramassé à la main, on a bien bossé. Les vendanges ont été rapides : moins d’un mois de ramassage, c’est de l’inédit !

Enfin, la récolte est rentrée. Ouf ! On respire et on prend 5 minutes pour faire le bilan : le rendement moyen est inférieur à 25 hectolitres par hectare, contre 45 habituellement. C’est un coup dur, mais d’autres ont été plus sévèrement touchés, alors on ne se plaint pas. Le gel (fin avril), la sécheresse (courant juin) et l’échaudage ont eu raison d’une partie du vignoble. Il n’y aura pas de millésime 2017 pour notre liquoreux, mais pour le reste, heureusement la qualité est au rendez-vous.

Les blancs comme les rouges sont désormais dans les cuves du chai flambant neuf. Ça sent le raisin frais. Les levures indigènes entament les sucres et déjà de minuscules bulles de gaz carbonique se forment, au fur et à mesure que la fermentation alcoolique progresse. Pas le temps de chômer, il faut maintenant penser aux remontages. On opte pour un léger mouillage des marcs afin d’extraire doucement les arômes fruités et les pigments de couleur présents dans les peaux.

Au milieu de cette agitation ambiante, on prend tout de même le temps de goûter les jus. La couleur, le nez, le palais. Hum… Un sourire se dessine. Le millésime sera décrié, pourtant il annonce de jolies choses. Les jus sont riches, fruités, gourmands et promettent des vins très expressifs.

Le travail commence à peine au chai. Mais la matière est là. L’homme doit la modeler et le temps doit faire son œuvre.